Oui, chaque année, afin de savoir si le miel contient le bon pourcentage d’eau (en dessous de 18%) et qu’il est donc de bonne qualité. Si ce critère n’est pas respecté, le miel peut fermenter, ce qui le rend amer et piquant, mais ne comporte pas de risque pour la santé. Un deuxième contrôle est effectué, celui-ci permettant de vérifier la provenance du miel, afin de confirmer l’appellation « Miel suisse ». Enfin, un dernier test permet de détecter les résidus de PDCB (Dichlorobenzène) provenant du traitement des cadres de cire dans les armoires durant l'hiver. Pour ma part, en tant qu'apiculteur BIO, je fais contrôler ma cire par un laboratoire en Allemagne. Celle-ci ne contient aucun résidu qui pourrait passer dans le miel.
Il y a aussi eu des contrôles permettant de combattre la pourriture du couvain, ou loque américaine, un champignon s’insérant dans la ruche qui obligeait à détruire l’entier de la colonie afin d’éviter la propagation de la moisissure. Pour protéger la ruche, on a utilisé des antibiotiques, qui finissaient dans le miel. L’utilisation de ces antibiotiques a donc été interdite. Pourtant, des miels venus de l’étranger en contiennent toujours…
Au printemps, certaines ruches essaiment naturellement . Il suffit de capturer cette boule et de l’insérer dans une nouvelle ruche pour créer une nouvelle colonie.
Le problème est que les pertes de miel sont assez importantes. En effet, la production de miel n’est pas linéaire avec la taille de la population :
une ruche avec 30 000 abeilles va rapporter 5 kilos de miel, tandis qu’une colonie de 60 000 individus rapportera peut-être 50 kilos !
C'est pourquoi, je donne à la ruche assez de place pour éviter cet essaimage. Par contre, je prépare de nouvelles colonies (nucléis) en séparant certaines
ruches et j'élève aussi des reines en provoquant la construction de cellules d'une ruche que j'ai orphelinée volontairement.
Il faut aussi prendre garde à faire varier la provenance des mâles reproducteurs, afin d’éviter la consanguinité, problème aussi présent chez les abeilles. Les reines sont choisies et ensuite amenées dans une « station de fécondation », où des mâles de qualité sont mis à disposition.
Pendant 2-3 mois, mais il ne va pas passer l’hiver. Il se peut qu’une colonie trouve un tronc d’arbre ou un trou bien enfoui et qu’elle puisse survivre, mais c’est un hasard. Les abeilles sont maintenant domestiquées et ne sont plus capables de se débrouiller seules. L’abeille noire, actuellement utilisée en Suisse, provient du Caucase.
Sinon, il reste encore quelques abeilles sauvages. Certain essaient d’en réintroduire, en les laissant se développer dans des souches mortes. Le même travail est effectué avec les bourdons, qui sont eux aussi d’excellents polinisateurs.
Oui, j’ai recensé mes pertes depuis 1984. Elles se situent entre 0 et 30%, avec une moyenne de 10% ces dix dernières années (voir Site d'Yves Sanglard). À 15 km d’ici, un ami a perdu la totalité de ses ruches durant la saison froide, malgré ses 30 ans d’expérience. En novembre, les ruches étaient vides !
Mais ces pertes sont peu élevées dans mon cas. Je pense déjà que notre région, au vu de son caractère très rural, est certainement quelque peu épargnée par la pollution ou les grandes quantités d’ondes. De plus, je ne traite mes colonies qu’avec des produits naturels, réputés pour ne laisser aucune trace dans les ruches. En 2003, j’ai perdu 30%, alors que les apiculteurs du village voisin ont perdu jusqu’à 80% de leur colonie. Il y avait donc une raison cette année-là…
Voir aussi : Site de M. Sanglard